L’isolation du sol est un élément clé pour assurer le confort thermique d’une maison et réaliser des économies sur la facture de chauffage. Cependant, elle reste encore trop souvent négligée. Pourtant, jusqu’à 10% des déperditions thermiques d’une maison peuvent se faire par les planchers bas. Il est donc essentiel d’y apporter une attention particulière. Dans cet article, nous allons vous guider pas à pas pour réussir l’isolation performante du sol de votre logement.

Techniques et matériaux pour une isolation efficace

Il existe deux grandes familles de techniques pour isoler le sol de son logement : l’isolation par le dessus et l’isolation par le dessous. Chacune possède des avantages et des inconvénients qu’il faut prendre en compte dans le choix de la solution.
Concernant les matériaux, vous avez le choix entre diverses solutions : laine de verre, laine de roche, polystyrène, polyuréthane… Chacun de ces isolants possède des caractéristiques thermiques et mécaniques qu’il faut étudier en fonction des particularités de votre projet. Quelle que soit la technique et les matériaux choisis, il est primordial de traiter avec attention les ponts thermiques pour garantir la performance et la pérennité de votre isola8on de sol. Les ponts thermiques sont des points singuliers du bâti où la résistance thermique est plus faible, ce qui engendre des déperditions de chaleur accrues.

Par où commencer : diagnostic et analyse du bâti

Avant de se lancer tête baissée dans des travaux d’isolation du sol, il est indispensable de réaliser un diagnostic complet de son logement. Celui-ci doit permettre de comprendre la constitution des planchers bas et leur mode constructif.
On distinguera par exemple un sol sur terre-plein, un sol sur vide sanitaire ou un sol sur sous-sol. Les solutions d’isolation adéquates seront différentes dans chaque cas. Le diagnostic permettra également de repérer la présence éventuelle de ponts thermiques et de pathologies liées à des remontées capillaires ou à une mauvaise ventilation du vide sanitaire.

Sur la base de ce diagnostic, vous pourrez ensuite définir une stratégie sur-mesure pour votre projet d’isolation, en choisissant les techniques et matériaux les mieux adaptés à votre situation.

Rénover ou construire : les différents cas de figure

Les problématiques d’isolation du sol ne sont pas les mêmes sur un bâtiment existant ou sur une construction neuve. En rénovation, il faudra composer avec les contraintes du bâti existant tandis qu’en construction neuve, une plus grande liberté est possible dans les choix techniques.
Par exemple, un vide sanitaire accessible facilitera grandement la mise en œuvre d’une isolation par le dessous en rénovation. À l’inverse, celle-ci sera impossible si le vide sanitaire est trop étroit. Sur un bâtiment neuf, le vide sanitaire pourra être dimensionné spécifiquement pour recevoir des matériaux isolants.
Qu’il s’agisse d’une rénovation ou d’une construction neuve, une solution performante consistera le plus souvent à cumuler isolation par le dessus et isolation par le dessous pour maximiser la résistance thermique totale.

Isolation thermique et phonique : pour un meilleur confort

Outre ses performances thermiques, l’isolation du sol remplit également un rôle acoustique qui participe au confort global du logement. En effet, elle limite la transmission des bruits de choc et d’impact provenant des pièces situées en dessous.
On peut ainsi atténuer les nuisances sonores issues d’un garage, d’un vide sanitaire Ventilé ou de tout autre local technique accueillant des équipements bruyants (chaudière, VMC double flux…).
La mise en œuvre d’une chape flottante sur isolant limite efficacement ce type de transmission parasite, pour le plus grand confort des habitants. Certains isolants comme le liège possèdent des qualités absorbantes intrinsèques améliorant les performances acoustiques.

Choisir les bons matériaux : laine de verre, laine de roche, polystyrène…

Le choix des matériaux est déterminant pour garantir la qualité et la durabilité de votre isolation de sol. Quelques critères clés sont à examiner pour sélectionner le produit le mieux adapté :
● La résistance thermique R, exprimée en m2.K/W. Elle traduit l’aptitude d’un matériau à limiter le passage de la chaleur ;
● La résistance mécanique à la compression, essentielle pour les isolants placés sous une dalle ou une chape ;
● Le comportement à l’humidité si l’isolant est au contact du sol ou risque d’être exposé aux remontées capillaires ;
● La qualité de la pose et la facilité de mise en œuvre de l’isolant choisi.
Parmi les matériaux les plus courants, la laine minérale (de verre ou de roche) demeure une valeur sûre. Le polystyrène, extrudé ou expansé, présente également de très bonnes performances thermiques à un coût avantageux mais nécessite quelques précautions d’emploi.

Isolation par le dessus ou par le dessous : avantages et inconvénients

Lorsqu’on envisage une isolation du sol, se pose rapidement la question du positionnement de l’isolant : faut-il procéder par le dessus ou par le dessous de la dalle ? Chaque solution présente des avantages et des inconvénients qu’il convient de mettre en balance.
L’isolation par le dessous présente l’avantage de ne pas surélever le niveau du sol fini. Elle évite ainsi des travaux coûteux de modification des huisseries. En revanche, elle impose l’accessibilité du vide sanitaire ou du sous-sol situé en dessous. Son coût reste raisonnable en rénovation.
L’isolation par le dessus permet de s’affranchir des contraintes d’accessibilité puisqu’elle se fait directement dans la pièce à isoler. Mais attention, il faudra prévoir le changement de certains éléments comme les portes ou plinthes. C’est une solution plus onéreuse en rénovation.
Dans l’idéal, on cherchera à combiner isolation par le haut et isolation par le bas pour optimiser les performances thermiques. C’est d’ailleurs ce que préconise la réglementation thermique sur les bâtiments neufs.

Traitement des ponts thermiques : la clé d’une isolation réussie

Les ponts thermiques sont des points singuliers d’une paroi où la résistance thermique est plus faible. Ils occasionnent des déperditions de chaleur accrues qui pénalisent le bilan énergétique du bâtiment et peuvent même engendrer des pathologies.
Sur une isolation de sol, les ponts thermiques se situent principalement en périphérie, au niveau de la jonction entre le plancher et les murs. Un traitement soigné de ces points singuliers, par exemple avec un isolant complémentaire, est indispensable pour garantir les performances globales.
La continuité de l’isolation doit également être assurée entre le sol et les parois verticales afin d’éviter tout risque de condensation ou moisissures préjudiciables au confort et à la santé des occupants.

Chapes et finitions : les étapes importantes

Une fois votre isolant correctement positionné, vient le temps de réaliser la chape qui servira de support au revêtement final de sol. On distingue classiquement :

  • La chape adhérente, directement solidarisée à la dalle. Elle nécessite une préparation minutieuse du support ;

  • La chape désolidarisée, dite « flottante », qui est découplée de la dalle par un film polyéthylène. C’est la solution privilégiée sur isolant ;

  • La chape fluide à base de ciment, plus rapide à mettre en œuvre qu’une chape traditionnelle.

Quel que soit le produit retenu, il est essentiel de respecter les préconisations du fabricant, tant au niveau de l’épaisseur que du temps de séchage avant la pose du revêtement de sol final.

Réglementation et normes : être en conformité

Comme tous travaux d’isolation thermique, l’isolation de votre sol doit respecter certaines exigences réglementaires pour pouvoir prétendre aux aides financières.
La résistance thermique R imposée varie selon la localisation géographique et le type de bâtiment. Des règles spécifiques de mise en œuvre sont également à respecter pour garantir la conformité des travaux.

Faites appel à un professionnel qualifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Il réalisera votre projet dans les règles de l’art et vous permettra de bénéficier des subventions publiques.

Aides financières : crédit d’impôt, primes…

Heureusement, il existe toute une palette d’aides à la rénovation énergétique pour vous accompagner dans votre projet d’isolation de sol :

  • Le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) jusqu’à fin 2023 ;

  • Les primes Coup de Pouce et MaPrimeRénov’ ;

  • L’éco-prêt à taux zéro ;

  • Les aides des fournisseurs d’énergie (CEE) ;

  • Les aides des collectivités territoriales.

Selon votre situation, vous pouvez cumuler plusieurs dispositifs et obtenir une prise en charge conséquente du montant total des travaux d’isolation de votre sol.
N’hésitez pas à faire appel à un professionnel de l’isolation pour vous orienter dans l’isolation de votre sol.